Denis SIMON


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Indiscrétion de vie

"Merci à toutes et merci à tous de me donner cette irrésistible envie de chanter pour vous. Tout au long de ces années, vos lettres, vos messages, vos encouragements m’ont porté plus loin que vous ne pouvez l’imaginer. Aussi j’ai décidé de lever le voile sur quelques évènements de ma vie, mais pour mieux les partager avec vous, je les confie sous la plume experte de celui qui me connaît par cœur, l’auteur de mes textes : Thierry Brenner"

Denis

Difficile de résumer la vie d’un garçon aussi talentueux en quelques lignes et puisqu’il faut trouver un début à tout, penchons-nous sur ses débuts.

Ne devant naître qu’un an plus tard, je n’ai pas assisté à son premier cri, mais ses parents s’en souviennent de ce jour du 28 septembre 1962, où Denis, fils de Paul, ouvrier spécialisé et Caroline, maman au foyer, devait voir le jour, à Colmar, capitale de la Foire aux Vins d’Alsace.
Les fées se seraient-elles ce jour-là penchées sur son berceau que je n’en serai pas étonné. Mais nous y reviendrons tout à l’heure.
En attendant, avec Fabien de 4 ans son ainé, et entouré de tous les siens, Denis passe une enfance heureuse, élevé dans le respect et l’amour.

Il ne faudra pas attendre bien longtemps avant que le jeune Denis se mette à chanter. A 4 ans, à l’aide d’un tourne-disques que ses parents lui ont offert, il grimpe sur une chaise et fait déjà entendre le son de sa voix. Porté par ce premier public, il saisit la moindre occasion (fêtes de famille), pour reprendre les chansons de Johnny, Sheila, clo-clo, quand les autres enfants en sont encore aux comptines de l’enfance.

A 6 ans, pour son plus grand bonheur, ses parents l’inscrivent à un concours de grande envergure régionale, où il décroche son tout premier prix devant vingt concurrents. Il se souvient encore de son dossard «le Numéro 4», à la manière d’un cycliste qui aurait gagné sa première course.
Mieux, il signe ses tout premiers autographes, et répond aux questions que lui posent les journalistes, curieux de ce petit bonhomme qui parvient à se classer devant des adultes plus expérimentés.

Les petits garçons de 6 ans veulent habituellement devenir pompiers, policiers ou pilotes d’avion, Denis lui rêve d’être chanteur.
Un an plus tard, le destin, après lui avoir fait le don magique d’une voix, va lui faire rencontrer le plus prestigieux chef d’orchestre des grandes formations de la région. La foire aux Vins de Colmar est une institution en Alsace, on y vient de plusieurs départements et de pays d’outre-rhin.
Les plus grands artistes se bousculent à ce rendez-vous, c’est une étape indispensable à leur tournée.
Et dans la grande salle, l’ambiance bât son plein grâce à Hubert Bannwarth et son grand orchestre de danse. Hubert et ses musiciens n’ont pas leur pareil pour chauffer une aussi grande salle. Je me souviens d’y être allé en famille et le petit garçon que j’étais, n’arrivait pas à tenir en place, tellement l’ambiance était généreuse.
Les musiciens distribuaient au public et aux enfants que nous étions, des petits drapeaux et des chapeaux en papier, nous faisaient faire des farandoles et monter sur les chaises.
Les adultes dansaient, on y écoutait des tubes qu’on reprenait en cœur. C’était les années d’insouciance. Et au cours de cette première quinzaine d’août 1969, Denis rejoint sur scène l’orchestre d’Hubert Bannwarth, car celui-ci avait coutume de faire monter les enfants sur scène.
Et là au lieu de se défiler, Denis entame son petit répertoire devant plus de 2000 personnes littéralement abasourdies par le jeune phénomène vocal.
Tout aurait pu s’arrêter là, il n’en est rien.

Rappelez-vous les fées sur son berceau …
Un coup de baguette et cette fois c’est le chef d’orchestre, qui séduit par sa prestation hors du commun, lui propose de l’engager pour faire des tours de chant au sein de sa formation.
Attention, la mission sera rude, il faudra voyager dans divers pays d’Europe tellement la réputation de l’orchestre est acquise, et en même temps poursuivre sa scolarité, mais Denis accepte de relever le gant et débute donc sa carrière en septembre 1969.

1969, c’est aussi l’entrée au Conservatoire national où il étudie la musique sous la direction de professeurs, eux-mêmes grands musiciens de jazz.
Du coup il parvient à maîtriser plusieurs instruments. Jugez plutôt : Batterie, piano, accordéon, guitare, guitare basse, et même trompette. Un orchestre philharmonique à lui tout seul, excusez-moi, c’est ma petite touche d’humour.
Malgré toute cette brochette d’instruments, il décide de se concentrer sur un seul : sa voix.
Il découvre qu’elle est dotée d’une tessiture peu ordinaire de 5 octaves, et pendant que les enfants de son âge jouent au football, il se met à la travailler quotidiennement pour l’entretenir.

Jusqu’en 1975, il sillonne toute la France, et de nombreux pays d’Europe où il donne des tours de chants au cours de galas, bals, fêtes, concerts aux côtés de l’Orchestre Hubert Bannwarth.
L’adolescent qu’il devient, croise sur sa route les grands artistes des années 70 tels que Line Renaud, Dalida, Sacha Distel, Annie Cordy, qui lui prodiguent de précieux conseils.
Denis grandit au sein de ce monde du spectacle, bien décidé à acquérir encore plus d’expérience.

1976, représente le premier tournant de sa vie. En effet, cette année-là, au moment où chante justement Clo-Clo, Denis quitte l’orchestre d’Hubert Bannwarth, pour monter sa propre formation, où le rejoindra son propre père, musicien comme lui.
Mais Denis est fidèle en amitié et Hubert deviendra bientôt son fidèle arrangeur.
Les fées qui s’étaient penchées sur son berceau (toujours les mêmes mais avec quelques années de plus), font que son orchestre devient vite une référence en matière de fêtes et d’ambiance.
C’est à cette époque qu’il découvre un genre musical qui fait des ravages de l’autre côté du Rhin : La Tyrolienne.
Il apprend alors à maîtriser cette technique vocale très particulière avec une assurance rare que même ne peuvent vous garantir les Mutuelles du Mans. Très vite en Allemagne et en Autriche, où il se produit en solo, on le surnomme «Der Jodelmeister» : le maître de la Tyrolienne.
Du coup il est amené à faire des galas prestigieux dans les pays de langue germanique aux côtés des stars des hit-parades que sont là-bas Die Flippers, Ricki King, Die Kastelruther Spatzen...

En 1981, il entre en tant qu’auteur-compositeur interprète à la Sacem, et se met à écrire ses propres chansons et quelques œuvres pour d’autres artistes.

Début d’une nouvelle passion : la moto.
Il passe son permis, et s’offre une superbe japonaise pour Noël (peut-être pour débrider un peu les Fées), et plus sérieusement se passionne désormais pour le rallye automobile.
Repéré par le directeur d’une célèbre écurie, on lui propose alors un contrat de pilote de rallye professionnel, mais Denis, habité par la musique, décline l’opportunité qui lui est offerte et n’aura jamais à le regretter.

1983 marque son entrée de plein pied dans le monde des radios libres qui arrivent dans le paysage médiatique, mais surtout il fait sa première apparition dans un programme national de télévision sur la 3 qui s’appelle encore FR3 à l’époque, dans une grande émission de variété à 20h30 (aujourd’hui, on dirait «un prime time à gros audimat»), Cadence 3 aux côtés d’artistes des années 80 que sont Julie Piétri et les Forbans entre autres, et ce grâce à son premier 45 tours (je vous parle d’un temps que les moins de 20 ans …)

Dans les années 80, l’orchestre de Denis rencontre une notoriété grandissante, les albums s’enchaînent, Denis remarque que ses compositions personnelles séduisent autant le public que les reprises encore nombreuses à l’époque, et décide désormais de privilégier la création.
1987 marque la rencontre avec Carole, une fan qui suit tous ses galas dans la région. Leur amitié sincère laisse place peu à peu à de l’affection qui se transforme en amour et quelque temps plus tard, Denis s’installe avec Carole dans la bonne ville de Colmar, bien décidé à vivre pleinement son bonheur.

Les années 90 consolident à la fois sa passion pour la musique et celle pour son couple.

En 1998, alors que je viens de lui écrire quelques chansons latino américaines, pour les besoins du nouvel album de son groupe, un événement grave va stopper net sa carrière. Denis tombe malade et se retrouve dans l’incapacité de poursuivre sa passion. Du coup il se voit contraint d’annuler toutes les dates de gala qu’il devait assurer. Ce qui l’amène à sombrer dans la dépression, perdre les contacts de ce métier jusqu’à même l’envie de vivre. Ce sont ses proches qui vont le soutenir à travers cette épreuve de vie (les Fées avaient-elles pris leur RTT, nul ne le sait aujourd’hui).
Au même moment, il perd son chien, son fidèle ami, son doberman Iwan.
Par désespoir, il se dirige vers son piano et se laisse aller à laisser vagabonder ses mains sur les touches blanches et noires, un peu à la manière des moments qu’il traverse dans sa vie.
Il compose alors «C’est mon ami» qu’il enregistrera plus tard en studio. Sa santé s’améliore, il reprend des contacts, entrevoit la lumière bienveillante à la sortie de ce long tunnel.

Aujourd’hui, totalement rétabli, il a l’intime conviction que c’est la musique qui l’a aidé à guérir, il dit lui-même, je cite : «Dieu a détourné pour un instant son regard de ses occupations et a posé son doigt sur moi»

C’est avec cette foi nouvelle en l’existence, qu’il décide en 2002 de se consacrer à sa carrière solo.
Il me confie l’intégralité des textes de ce nouvel album, qu’il veut totalement différent des précédents.
Hubert Bannwarth sera lui pour sa part, chargé des arrangements.
Quelques mois plus tard, sort son premier album solo entièrement en français (adieu les reprises en allemand, les chansons en dialecte, ou autres morceaux instrumentaux), véritable révolution, cet album ne contiendra que des chansons inédites. Même si le premier extrait «N’oublie jamais cet amour fou» remporte immédiatement l’adhésion du public, c’est un autre titre qui va être diffusé sur plus de 200 radios en France. Et quel titre !
«Elle priait» nous vaudra une avalanche de courrier et de messages de sympathie. Denis m’envoie régulièrement des nouvelles du public qui découvre cet album, et les lettres qu’il reçoit, me bouleversent totalement. Quelque chose vient de changer, si les gens dansent toujours sur ses mélodies si populaires, ils découvrent le sens des mots qui y sont contenus.
J’ai l’impression qu’au travers nos épreuves respectives, nous venons tous les deux de gagner en maturité, en sagesse et en foi.
Grâce aux «Les Mots du Cœur», s’enchaînent une série de galas où Denis va encore devenir plus authentique. Pour l’avoir suivi au cours de certains d’entre eux, je peux dire que nous nous sommes laissés aller à pleurer à chaudes larmes tellement l’émotion était palpable aussi bien du côté chanteur que du côté du public. Je vous rassure, on rit beaucoup aussi, des chansons comme «Arriba Mexico» où je prête ma voix au gringo, n’engendrent pas la mélancolie.
Je crois que si ses spectacles sont inoubliables, ce n’est pas à cause des artifices (son, lumière …), c’est simplement grâce à cette aura particulière dont il enveloppe les gens venus l’applaudir.

En 2004 après l’inoubliable aventure des «Les Mots du Cœur», un nouveau CD de 6 titres en édition limitée, vient enrichir son répertoire. Nous sommes fin 2003, Denis m’adresse une musique très forte en émotion, destinée à mon fils qui est né prématurément. J’écris le texte, empreint par le charme de cette mélodie, plus tard les babillements de mon fils viendront se rajouter à l’enregistrement en studio. «Il voit les anges» est encore une chanson particulière, elle se veut rassurante pour tous les parents qui vivent la même épreuve. Mais surtout, Denis que le destin a toujours privé d’enfants, va ce jour-là en studio magnifier cette chanson. En une prise, et une seule, comme habité par quelque chose, il va nous livrer l’interprétation de ce titre.
Nous en referons une deuxième de sécurité, qui ne sera pas gardée, tellement la première nous a transportés. (On pleure aussi beaucoup en studio !)
Et ce jour-là, pris par l’émotion qui se dégage de la séance d’enregistrement, je lui dis que quelque part, le ciel l’aura entendu. Nous nous quittons sur ces mots.

Quelle n’est pas ma surprise quand quelques semaines plus tard, il m’annonce qu’il va devenir papa à son tour.
Le 6 novembre 2004, il donne naissance, que dis-je, Carole met au monde (c’est quand même elle qui a fait tout le travail) un adorable petit bout de chou prénommée Lou-Ann.
Vous dire que c’est son plus grand bonheur, qu’elle le rend «dingue» quand elle lui dit «papa je t’aime» et dingue au vrai sens du terme quand elle le fait tourner en bourrique, est à mon avis superflu.
Mais les fées, toujours les fées (peut-être ont-elle rajeuni grâce à une cure de jouvence de l’Abbé Soury), ont retrouvé la trace de Denis et quelques années plus tard, il va épouser sa compagne sous les yeux de sa fille, demoiselle d’honneur.

Est-ce la fin d’un joli conte pour autant ?
Non, car en été 2007, il signe avec un label « Titre A», un nouvel album.
Nouveau son, nouveaux arrangements, nouvelle équipe avec l’arrivée de Paul Glaeser qui cosignera les compositions et Frédérique Zoltane, qui dirigera les enregistrements.

De cet album intitulé «L’amour plus fort que l’amour», on retiendra les chansons dédiées aux trois femmes de sa vie : Sa maman dans «Tes yeux qui m’ont regardé grandir», son épouse dans «Envie de tant d’amour», et sa fille dans «Quand un jour tu partiras». Mais dans cet album, il a également dédié à nous son public (dont je fais partie), «Vous êtes mon soleil»

Terminons cette confession détaillée, par quelques indiscrétions.
Bien placé pour le savoir, il m’a chargé de vous écrire un nouvel album dans la plus pure tradition des «Les Mots du Cœur», qu’il enregistrera fin 2009, mais le contenu reste top secret.

Sachez encore que si vous fréquentez les bals et les soirées dansantes, nombreux sont les orchestres qui ont inclus ses œuvres à leur répertoire. D’autres encore les reprennent et les réenregistrent sur des CD. Expédiés dans diverses contrées, c’est ainsi que récemment, nous est parvenu un petit courrier d’un petit réseau de fans aux Etats-Unis. Ce qui prouve une fois de plus que la musique est un véritable langage universel.

Voilà comment Denis, sans appui particulier de grosses maisons de disques, ni de médias nationaux, s’est forgé un public au fil des années. Et ce public, pour qui il chante, est un public fidèle auquel il tenait à se confier, au travers ma plume d’auteur.

Denis ! Continue à nous faire autant rire que pleurer, à nous émerveiller comme les enfants que nous avons tenu à rester au fond de nos cœurs, et surtout, surtout, donne-nous encore longtemps de si belles mélodies.

Thierry Brenner